COFFRE À OUTILS 2010

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COFFRE À OUTILS 2010

COFFRE À OUTILS 2010
Édition : Association canadienne pour la santé mentale – Division du Québec
Année de parution : 2010


ES-TU BIEN ENTOURÉ? Par Anne Échasseriau, agente de communication à l’Association canadienne pour la santé mentale – Division du Québec et animatrice en sensibilisation à la Maison Jean Lapointe Christophe André, psychiatre et auteur, explique que « le bonheur est dans nos relations interpersonnelles ». Sartre, à l’inverse, affirme que « l’enfer c’est les autres »; et il est vrai que vivre en société demande des compromis et des aptitudes à résoudre des conflits. Quant au psychologue Maslow, il place dans sa célèbre pyramide des besoins humains le sentiment d’appartenance au troisième rang, après les besoins physiologiques (manger, boire, etc.) et la sécurité. Les relations, malgré leurs moments difficiles, restent un besoin vital. La famille constitue le premier lieu où nous tissons des liens sociaux indispensables à notre survie. Le sentiment d’appartenance part de la maison pour s’étendre au quartier, à l’école, au travail et à la communauté. Il croît à travers les liens que nous développons avec nos camarades scolaires, nos professeurs, nos voisins, nos collègues, la serveuse du restaurant, le propriétaire du dépanneur, nos équipes sportives, nos groupes communautaires; il croît aussi par le soutien de nos CSSS et autres. Sentir qu’on fait partie d’un groupe est un des éléments permettant de protéger sa santé mentale. C’est aussi bon de rire avec ses proches que de savoir qu'on a des soutiens dans son milieu de travail ou dans ses engagements sociaux. La société est composée de nombreuses et diverses communautés qui se forment autour de l’âge, du sexe, de la foi, la langue, la culture, le statut, le travail, etc. Nous développons des liens d’appartenance avec des personnes avec lesquelles nous partageons des affinités comme les luttes sociales, la chasse, le tricot ou un sport. Il est important de se souvenir que nous appartenons tous à plusieurs communautés en même temps1. Le sentiment d’appartenance se développe à deux niveaux : l'individuel et le collectif. D’où notre slogan Être bien dans sa tête, ça regarde tout le monde. Nous avons une responsabilité à assumer dans le développement de notre collectivité, que ce soit au sujet de la municipalité qui crée des espaces publics, des entreprises qui favorisent les échanges avec leurs employés, des groupes sociaux qui encouragent l’accueil, des écoles qui intègrent les jeunes dans des activités, la famille ou autre. À l’inverse, les stéréotypes et la stigmatisation sont des barrières à l’inclusion. Individuellement, chacun d’entre nous joue un rôle dans la construction du sentiment d’appartenance puisque l’accueil dans un groupe implique une ouverture de part et d’autre. L’individu doit être prêt à franchir la distance entre son espace privé et le groupe; et le groupe se doit d’offrir à l'individu le soutien adéquat à son intégration. Il existe des grands et des petits réseaux composés de confidents ou de personnes que nous côtoyons à l’épicerie, de membres de notre famille ou d’employés du CLSC, certains que nous voyons tous les jours, d’autres une fois l'an. Peu importe sa forme, avoir un réseau, ça fait du bien. Médiatiquement, la notion de solidarité nous est presque toujours présentée lorsque de grandes catastrophes, tels des tremblements de terre ou des génocides, déchirent nos villes, nos pays. De parfaits inconnus choisissent, face à l’adversité, de s’entraider en mettant au point des chaînes de solidarité pour aider rescapés, démunis ou victimes. Pourtant, des gestes d’entraide se posent tous les jours dans notre famille, notre ville, notre village, nos espaces de vie. Il peut être difficile de créer ou de recréer des liens après un déménagement, une maladie physique douloureuse, une dépression ou encore un deuil, mais les ressources d’aide et les activités organisées par nos communautés sont là pour pallier un vide temporaire et non voulu. Il est normal d’avoir besoin d’aide à certains moments, et il est bon pour chacun de nous de savoir que nous pouvons aller en chercher. Là encore, comme individus et comme communauté, nous avons la responsabilité de permettre l’accès aux services de soutien existants et de les faire connaître à un nombre toujours plus large de personnes. Dans chaque région du Québec, il existe une quantité d'associations et de mouvements communautaires ou parapublics qui agissent dans ce sens. Ce coffre à outils vous donnera des pistes et des solutions pour maintenir et développer votre sentiment d’appartenance, pour vous aider à tisser des liens et à organiser des activités avec des groupes. Vous découvrirez en le lisant qu’il est possible de briser l’isolement.


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